Okasama Bamboo, la fibre qui résiste

Jessica Evoundou Fondatrice de Okasama Bamboo

Jessica Evoundou a posé ses valises au Congo Brazzaville en 2016 pour y lancer une marque de prêt-à-porter et contribuer ainsi à valoriser les savoir-faire des artisans locaux et à ouvrir des opportunités de marché à son pays.

La première chose qu’il faut savoir sur Jess, Jessica Evoundou dans le civil, c’est qu’elle n’a jamais peur de remettre l’ouvrage sur le métier. Depuis 2016, cette Congolaise du Congo Brazzaville ne cesse de surprendre son monde. 

Exemple, alors que son atelier de couture sur mesure fait merveille à Pointe Noire avec à peine deux ans d’existence, Jessica Evoundou le ferme en 2018 et annonce dans une note de blog : “Le sur mesure, c’est fini !“ Sur ce, elle s’octroie un break pour faire un bébé. Une audace toute féminine, une folie, diraient certains. 

Fini donc le sur mesure, car ce n’était pas, au départ, ce qu’elle avait envisagé, ce pour quoi elle a posé ses valises au Congo un beau jour de 2016. De fait, Jess entend développer comme elle le voulait depuis le début la marque de prêt-à-porter qu’elle a créée, Okasama Bamboo. C’était le projet de départ, un rêve longtemps caressé, et la jeune femme a compris qu’elle ne souhaitait pas l’abandonner, quand bien même la route empruntée un peu par hasard était bien confortable. 

Valoriser les talents des artisans

“Je choisis de me consacrer à ma marque et de la faire grandir. Et surtout, je choisis d’avancer et ne plus jamais oublier pourquoi j’ai décidé de me lancer, ne plus jamais oublier l’essence de la marque Okasama Bamboo, cette marque que j’ai créé en hommage à ma grand-mère, cette grande dame qui m’inspire tant“, écrit-elle dans son blog. 

De fait, pour Jessica, tout l’enjeu de son entreprise consiste à valoriser les talents des artisans de son pays en créant des collections de mode qui évoquent à la fois ses racines africaines et l’ouverture au monde. En s’adressant à un large public susceptible de se reconnaître dans ses lignes de vêtements. Il s’agit aussi de s’affirmer en tant que femme et de démontrer ses talents de créatrice d’entreprise en Afrique, inspirée par tant d’autres femmes noires qui l’ont précédée ces dernières années, et que Jess découvre dans des blogs ou dans les médias. 

Une solide préparation pour réaliser ses rêves

En 2016, elle crée donc Okasama Bamboo, Oka en hommage au prénom de sa grand-mère, “sama“ comme le suffixe japonais accolé à une personne en signe de profond respect, et Bamboo (en anglais) à cause de la force et de la solidité de cette plante. 

Délaissant son job dans les achats et le développement de produits de déco qu’elle exerce en France, elle commence à franchir avec la ténacité du bambou les étapes d’un parcours remarqué de femme entrepreneuse en Afrique, nourrie par les différentes cultures dont elle est issue, comme celles de l’Afrique et de la France, ou qu’elle a croisées, comme celle du Japon. 

“Il faut croire en ses rêves“ affirme-t-elle à une journaliste congolaise qui l’interroge en 2020. Jess y croit. Avant de se lancer, elle s’inscrit à une formation en ligne de stylisme tout en continuant à travailler sur son projet. Mais c’est loin d’être un coup de tête : ce rêve, elle l’a mûri depuis des années. 

Rien n’est simple et elle le savait. Mais la jeune Congolaise a toujours nourri une passion pour la mode et la création tout en exerçant là où sa formation en école de commerce, en France, la conduisait. En avril 2016, elle atterrit à Pointe Noire pour créer son atelier de mode. Les dés sont jetés et Jessica jettera toutes ses forces dans une bataille loin d’être gagnée d’avance. 

Réseau de femmes

Pour donner corps à son rêve et le partager, Jessica Evoundou appelle ses sœurs congolaises à se mobiliser autour d’une ambition commune, promouvoir la fibre entrepreneuriale des femmes et leur donner de la visibilité. Elle se fait rapidement repérer. Avec d’autres créatrices de mode, elle crée un concept de ventes privées, le Coin des créateurs du Congo, puis s’investit dans une association, le réseau EWA (Empowering Women for Africa), qui a pour but d’encourager les femmes à créer leur entreprise et à s’affirmer dans le monde des affaires. 

A Pointe Noire, lors du concours ouvert aux porteurs de projets d’entreprise organisé par la société MTN et en partenariat avec la Chambre de Commerce, Jess voit son dossier sélectionné. Elle remporte le jackpot et bénéficie d’une période d’un an dans un incubateur. 

Dans la foulée, elle est envoyée aux côtés d’une autre Congolaise porteuse de projet pour représenter le Congo Brazzaville à Madagascar, à un atelier de renforcement des compétences des femmes entrepreneuses d’Afrique. 

Cette trajectoire d’étoile filante ne s’arrête pas là : en décembre 2019, elle remporte un concours sur business plan avec financement à la clé, organisé par le réseau EWA. Nous sommes fin 2019. Bientôt, la pandémie paralysera les économies mondiales. Les budgets se resserrent, les ambitions sont rognées. Jessica Evoundou ne bénéficiera pas de tous les fonds qui auraient dû donner un élan supplémentaire à son entreprise.

Une vision à l’international

“Peu importent les obstacles que lon rencontrera sur notre route, on ne perdra pas le cap, grâce à notre vision“, confie la jeune femme à la journaliste de l’Agence d’information de l’Afrique centrale. 

En ce printemps 2021, Okasama Bamboo arrive avec sa nouvelle collection dans l’espace partenaires d’Afreecom. Voilà une nouvelle porte entrouverte sur la clientèle et la communauté africaines que Jessica ambitionne de développer, main dans la main avec la plateforme de commerce en ligne Afreecom dont l’engagement auprès des femmes qui entreprennent en Afrique n’est plus à démontrer. Le bambou est définitivement la plante solide qui fait grandir Jess. 

Retrouvez la collection Lémboro de Okasama Bamboo ici : https://bit.ly/3tz6E2c

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